38 témoins

Une nuit, dans le centre du Havre, une étudiante est sauvagement assassinée. Les voisins affirment n'avoir rien vu ni entendu, sauf un, qui prétend que tout le monde ment. Lucas Belvaux dénonce la lâcheté collective ordinaire dans ce film noir, glacial et anxiogène paru début 2012. En Blu-ray et DVD

38 témoins (Diaphana)
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Dans le centre du Havre, une nuit, une étudiante est assassinée. Poignardée à plusieurs reprises dans la rue, la malheureuse s'est traînée jusqu'au hall de son immeuble où son agresseur l'a achevée. Au matin, la police interroge tous les voisins, qui disent n'avoir rien vu ni entendu. Dans la journée, Louise (Sophie Quinton), qui réside dans le même immeuble, rentre d'un voyage professionnel en Chine et remarque un changement dans le comportement de son époux (Yvan Attal), pilote dans le port du Havre, qui dit avoir travaillé toute la nuit en question. Bientôt, assailli de remords, il lui avoue avoir menti. Cette nuit-là, dans l'appartement, il a été réveillé par des hurlements épouvantables, et n'a pas eu le courage d'intervenir. Il soutient aussi que tous les autres locataires ont forcément entendu la même chose. En choisissant de transposer le roman new-yorkais de Didier Decoin "Est-ce ainsi que les femmes meurent?" au Havre, ville ô combien cinégénique, Lucas Belvaux avait tous les atouts pour réussir un film noir chargé en atmosphères. Tout y est : mer houleuse, trafic des porte-containers dans le port, activités nocturnes sur les docks, et plans sur les immeubles réédifiés par Auguste Perret, dont l'architecture est anguleuse et glaciale à souhait. Pourtant, le film reste figé, vain, aussi guindé que ses acteurs (Nicole Garcia, en journaliste locale, est risible) et ses dialogues, ni justes, ni percutants. "38 témoins" voudrait dénoncer la lâcheté collective ordinaire, mais il s'enferre à traiter des effets de celle-ci sur le couple improbable campé par Yvan Attal et Sophie Quinton, lui exagérément taciturne, elle, totalement insondable. Le film, en salles début 2012, a malgré tout séduit une grande partie de la critique.

Interactivité : 3/5
Lucas Belvaux parle de ses ambitions et de ses influences (Fritz Lang et le cinéma moral des années 40) dans un sympathique entretien de 16 minutes. La bande-annonce figure également au menu.

Image : 5/5
Format : 2.35:1

Son : 5/5
DD 5.1 et 2.0 en français
Audio-description
Sous-titres français pour sourds et malentendants