Melody

Au moment où Texas, sur la brèche depuis vingt ans, ne passionne plus qu'une grosse poignée d'adeptes, sa chanteuse ose le vol en solitaire et propose ce Melody dérivatif qui donne envie de réécouter sa voix.

Au moment où Texas, sur la brèche depuis vingt ans, ne passionne plus qu'une grosse poignée d'adeptes, sa chanteuse ose le vol en solitaire et propose ce Melody dérivatif qui donne envie de réécouter sa voix. Certes, on aurait préféré que Sharleen Spiteri mette autant de soin à peaufiner ses mélodies qu'à les mettre en valeur. S'ils s'inspirent ouvertement de ceux des chansons des girl groupes des années 50 et 60, des audaces du légendaire Phil Spector ou des géniales trouvailles de Burt Bacharach, les arrangements tirent résolument vers le haut cet album un peu léger que Sharleen défend vocalement avec une conviction qui fait toutefois plaisir à entendre. Entourée d'un groupe dans lequel brille l'ex-guitariste de Suede Bernard Butler, elle rend donc plus ou moins ouvertement hommage à quelques-unes de ses idoles (Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, The Righteous Brothers, Marvin Gaye) à travers cette petite douzaine de titres qui sonnent parfois un peu trop "à la manière de", mais méritent qu'on s'y attarde. Bien inspirée (la France est un territoire majeur pour Texas), la brunette rend également hommage à Serge Gainsbourg (Melody) et la grande Hardy via Françoise, peut-être la meilleure chanson du lot. Décidément futée, elle fait même sonner les cordes comme si elles provenaient des BO de Sarde.