Fleuve bleu

Qu'est-ce qu'un voyage en Chine, aujourd'hui ?
C'est la question que se pose en filigrane Luc Richard qui a choisi ce pays comme lieu de résidence et objet d'étude. Voyager avec lui, c'est ouvrir les portes fermées, emprunter les ruelles obscures, pénétrer dans les tréfonds d'un pays mystérieux, en quête de reconnaissance.
Le Fleuve bleu, ou Yangtsé, plus long fleuve d'Asie et colonne vertébrale de l'Empire du milieu, a fourni un prétexte et un fil conducteur. La lenteur, les rencontres, les observations en forment la toile de fond. L'auteur a remonté le cours d'eau pendant une demi-année, depuis Shanghai et jusqu'à sa source, au coeur du Tibet. Par bus, en bateau ou à pied, seul ou accompagné, il a parcouru des milliers de kilomètres. Écrasé par la chaleur atroce des trois poêles à frire que sont Nankin, Wuhan ou Chongqing, il a rencontré les hommes qui y vivent pourtant. Il a vu le monde inouï des Trois Gorges, pays en érosion qui va être englouti en 2009 par le barrage du même nom. Il a regardé une dernière fois un Tibet qui n'en finit pas de disparaître.
La Chine de Luc Richard n'est pas celle des chiffres et des performances économiques.
La force qui se dégage de ce récit porte la marque indélébile de la vérité que trainent comme un fardeau les vrais écrivains voyageurs : ceux qui nous ouvrent les yeux sur le monde tel qu'il est.